Il faut y arriver, dans ces villages perdus dans les montagnes qui bordent la Birmanie, au milieu du teck, des bambous, des arbres vraiment gigantesques et des cours d'eaux infranchissables jusqu'à ce qu'on les franchisse. Il n'y a tout simplement pas de touristes (tres different des treks a Chiang Mai), et les seuls âmes que l'on croise sont les chasseurs Hmongs et Karens - assez surréalistes puisque vêtus en habits traditionels et equipés d'un fusil de type XVIIIeme siècle (bien entendu, ils ne parlent ni Anglais ni Thai).
La plupart des karens sont encore vêtus d'habits traditionnels. Ci-dessus, une jeune célibataire - toutes les vierges du villages sont habillées en blanc (c'est pratique, je sais :-) - en séance de tissage. Les habits des femmes mariées sont vraiment superbes (ci-dessous), d'ailleurs l'ensemble des gens sont très beau. Les villages étant petits (10 a 20 familles en général), les problèmes de consanguinité sont évités par l'interdiction de se marier a un voisin. Il faut donc aller chercher un mari ou une fiancée dans les villages alentours (soit au moins 3 heures de marche pour aller voir sa copine!!!). Lors du mariage, les parents de la fille payent les parents du mari, mais celui-ci viendra habiter chez sa femme au moins jusqu'à ce qu'ils aient un enfant.
J'en reviens a mon titre quelque peu racoleur, dans la mesure ou on est loin de la fin des karens, l'une des ethnies les plus importantes de l'Asie du Sud Est avec plusieurs millions d'âmes (le principale d'entre eux réside en Birmanie, et plusieurs milliers vivent dans le Nord de la Thaïlande). En revanche, on peut clairement observer la fin progressive d'un certain rythme de vie, du a l'immersion progressive (mais difficilement condamnable!) de l'état thaïlandais depuis quelques années. Bien que le village dans lequel nous avons loge soit très préservé, certains changements y semblent déjà irréversibles. Une école a été construite il y a deux ans (les profs thai viennent le dimanche soir et repartent chez eux le vendredi), tandis que l'électricité a été introduite par un programme de panneaux solaires finances par le gouvernement (voir photo ci-dessous). Il semble probable que dans une dizaine d'années, ce village connaisse une évolution similaire aux villages hmongs alentours - connectés par la route, ils se sont tournés vers les cultures d'exportation et on peut y voir des pick-up Nissan et Toyota, tandis que de plus en plus de jeunes, éduqués et parlant le thaïlandais, se tournent vers les villes.
On en est pas encore la - pas de - mais il faut donc depecher se pour aller voir ces ethnies du Nord de la Thailande, en attendant l'ouverture de la Birmanie au tourisme et la fin des conflits ethniques dans ce pays. Enfin, un mot sur l'influence du tourisme sur les tribus, qui lui aussi change le rythme de vie des villageois. Bien que dans la region de Chiang Mai le tourisme est atteint des proportions inimaginables , il reste encore correcte dans la region de Mae Hong Son - environ un groupe de touriste (3-4 personnes) par mois dans le village que nous avons visite. Le guide paye aux village la somme de 150 (3 Euros) par touriste dormant dans le village, et leur donne un peu de nourriture. Les villageois ne chercheront pas a vous vendre quoique ce soit, mais les dons de fringues (genre le manteau que vous avez pour la nuit) sont très appréciés . Au final, quant il est mesure, on a l'impression que le tourisme a une effet positif - il permets de préserver les coutumes tout en fournissant quelques devises a une population pauvre. Rien a voir avec le trekking a Chiang Mai...
Quelques conseils pour le trekking dans le Nord de la Thaïlande:
- A Chiang Mai, les treks sont sympa, mais attendez vous a trouver coca, bière etc. a votre arrivée au "village tribal". Les groupes sont larges (10-15 personnes), et souvent les guides sont assez incompétents sur les ethnies. Bien que vivant dans le village, vous risquez de croiser peu de villageois, et le tourisme sera le source de revenu numéro 1...
- Pour cette raison, je recommande la boucle Pai-Mae Hong Son - Mae Sariang, bien moins touristiques, archi-authentique et encore plus jolie...a Mae Hong Son, je recommande Mr. Dam, près du post office ("Narim tours").
- Pour ceux qui s'intéresse aux ethnies du Nord de la Thaïlande, on trouve très peu de bouquins sur le sujet. J'ai fait beaucoup de librairies a Chiang Mai et le meilleur choix semble être The Non Tai Speaking People: Ethnic Groups of Thailand par Joachim Schliesinger, pas mal fait et bien fournit. Il coûte cher en Thaïlande (20 Euros)...
4 commentaires:
Ahahahah "immersion non condamnable", le Manu qui a failli se retrouver du côté de la minorité assimilée, et qui s'est repris à temps :D Beau réflexe Jacobin ;)
tom
Pour la Mongolie c'est ici
http://istanbuldakitom.blogspot.com/2007/12/petit-bilan-mongol.html
mais pas encore de photos :(
Sympa le coup de tenues selon ton célibat, ca permet de gagner du temps ;-)
En tout cas, le coin semble joli... Profite!
L&F,
Olaf
PS : même au fin fond de l'univers, club de merde, va ;-)
Well said.
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